ET SI VOUS CULTIVIEZ UN PEU DE JOIE ?
Notre société, notre éducation et, ne l’oublions pas, les codes de comportement en entreprise nous conduisent à devenir aveugles à nos propres émotions et incapables de les exprimer : « un homme ne pleure pas ! ».
D’ailleurs, nous sommes nombreux à imaginer pouvoir « assez bien contrôler » nos émotions en ne les exprimant pas… Mais, c’est ainsi prendre le risque de ne plus accepter de recevoir nos propres messages,… un peu comme si on coupait le fil du voyant lumineux d’un moteur qui n’aurait plus d’huile ! Un magnifique proverbe arabe appelle l’émotion : « Les gens qui ne pleurent jamais sont plein de larmes ! »…
Les émotions (peur, colère, tristesse, joie, plaisir,…) sont la porte d’entrée du comportement et en particulier d’un comportement dysfonctionnel, car ce sont elles, ou la tentative pour les réguler (les exprimer ou les éviter), qui se déploient.
Les émotions sont en partie tissées de nos croyances. Elles ont été conçues par l’évolution pour nous permettre d’améliorer nos chances de survie : un sujet privé de l’accès à ces centres émotionnels à la suite d’un accident neurologique se laisse rapidement dépérir et devient incapable de construire une stratégie de comportement.
Dans notre éducation, émotion et croyance sont étroitement associées pour permettre à nos parents de nous enseigner les comportements qui nous permettront de nous débrouiller dans la vie (avec les limites et à l’intérieur de leur référentiel à eux). L’émotion est transmise d’inconscient à inconscient et vient éclairer tel ou tel comportement :
- « Attention, on ne doit pas parler à table ! »
- « Tu n’es pas gentil, tu me fais de la peine. »
- « Tu es un voleur, j’ai honte de toi »
- « C’est pas bien de convoiter la femme de son voisin ! »
- « Arrête de pleurer, tu ne t’es pas fait mal, tu n’es pas une femmelette ! »
- « On doit toujours être poli devant une grande personne »
- « Bonsoir, tu as eu tes notes aujourd’hui ? J’espère qu’elles sont meilleures que les dernières ! »
- …
Toutes ces réflexions, questions, et bien d’autres encore, sont des gâchettes qui déclenchent à volonté la peur, la honte, la culpabilité… Bien peu de croyances de notre système d’éducation sont établies sur le déclenchement de la joie (il serait temps de travailler sur ce sujet et dire aux enfants tout ce que l’on apprécie et ce que l’on aime de leur comportement, au moins tout autant que ce que l’on peut leur reprocher !).
Ainsi, c’est la force de l’émotion associée qui imprime en nous la croyance correspondante, comme un fer rouge, et qui nous pèsera plus ou moins dans nos repères de vie par notre difficulté à remettre en cause ou à considérer notre vision (nos croyances) avec un œil neutre et parfois bienveillant…
Mais les croyances peuvent toujours être corrigées, élargies… et les émotions n’en sont que plus belles. Cultivez la joie, laissez de côté les ternes réflexions par une attitude ouverte et positive, sortez du jugement de l’autre et de vous-même pour privilégier la compréhension et le dialogue ouvert,…