La relation amoureuse : accentuer les côtés positifs
Au début, quand on sort ensemble, puis qu’on se marie, qu’on part en voyage de noces, on ne connaît pas vraiment le conflit. En réalité, il se révèle qu’il est non seulement inévitable dans la vie d’un couple, mais aussi capital pour sa réussite à long terme. Il faut y voir une espèce de vaccin. Quand on se vaccine, on s’inocule une forme affaiblie d’une maladie qui va ensuite stimuler la production d’anticorps, lesquels rendront l’organisme capable de se défendre le cas échéant. De la même manière, les affrontements mineurs aident le couple à se doter de mécanismes de défense ; ils immunisent et permettent ultérieurement aux deux partenaires de composer avec les conflits majeurs qui peuvent survenir.
Le psychologue John Gottman, qui a étudié longtemps la réussite et l’échec dans le couple, a mis en évidence un rapport de cinq contre un entre événements positifs et événements négatifs chez les individus qui vivent une relation réussie et durable : pour chaque moment de colère, chaque reproche, chaque signe d’hostilité, on trouve cinq circonstances dans lesquelles ils ont fait preuve de gentillesse ou de compréhension, où ils se sont témoignés de l’intérêt, où ils ont fait l’amour ou ont eu un comportement affectueux.
Gottman situe donc l’union idéale autour du point d’équilibre « Cinq pour un », mais il ne faut pas oublier que c’est une moyenne calculée sur un grand nombre de couples observés. Il existe des relations réussis où il est de trois pour un, d’autres de dix pour un. Les enseignements majeurs de ces travaux sont, premièrement, qu’il faut inévitablement un certain pourcentage d’événements négatifs, et, deuxièmement, qu’il doit impérativement être inférieur au pourcentage d’événements positifs. Quand on observe qu’un petit nombre de conflits, ou pas de conflits du tout, c’est que les partenaires évitent les difficultés, la confrontation, au lieu d’en tirer des leçons après les avoir affrontés. Bien sûr, s’il faut des conflits ouverts, pour être sain et viable un couple doit susciter une proportion plus importante de démonstrations de bonté et d’affection que la dureté et de colère.
Critiquez-vous autant – ou plus – votre partenaire
que vous ne le complimentez ou que vous ne vantez ses mérites ?
TENTEZ L’EXPERIENCE…
Les situations de plaisir
Au-delà de l’effort pour progresser vers le respect et l’acceptation de l’autre, Gottman conseille aux couples d’accentuer les aspects positifs de leur relation. Ce qui n’entraîne pas forcément de changement radical. Peter Fraenken, de l’institut Ackermann pour la famille, recommande la pratique des « situations de plaisir », qui, pour lui, doivent durer au moins 60 secondes : au lieu de s’appuyer principalement sur les célébrations ou les cadeaux rituels afin d’entretenir la relation, chaque membre du couple a intérêt à déclencher, ne serait-ce que trois « situation de plaisir » par jour : un baiser passionné, un mail gentil ou drôle, un SMS enamouré, un mot doux… Tout cela peut aider énormément à nourrir et entretenir l’amour. Sans oublier les compliments sincères.
Dresser une liste de « situation de plaisir » occupant 60 secondes et engagez-vous par écrit à en susciter au moins trois par jour dans la semaine qui vient. Elles peuvent se répéter à l’identique chaque jour, ou bien varier, le but étant de veiller à en avoir toujours assez pour arriver au bout de la semaine.
Et si ces questions vous intéressent… parlons-en !
Psychologie HS n°44, page 76